Le Petit Cephalophore

dimanche, février 18, 2007

Rubrique littéraire : La vie de Marthe Robin

Comment et pourquoi une petite paysanne de la Drôme totalement invalide, souffrante et grabataire a-t-elle pu jouer un rôle décisif dans les orientations spirituelles de milliers de personnes (dont des évêques) et donner naissance à des dizaines de Foyers de charité, de Taipeh à Bogota ? C’est ce que nous explique le père Peyrous, postulateur de la cause de béatification de Marthe Robin, de manière très claire, approfondie et objective sans jamais se laisse emporter par son admiration pour Marthe.
Dans un récit chronologique, il mène en parallèle la vie de Marthe et l’évolution de sa spiritualité, la naissance et le développement des Foyers de Charité ; à partir d’exemples concrets, il montre l’influence de Marthe durant sa vie sur ses amis et visiteurs ainsi que sur l’Eglise. Au-delà des phénomènes « surnaturels » du comportement du corps physique de Marthe, l’auteur évoque surtout l’extrême simplicité et rayonnement de ses contacts avec la centaine de milliers de visiteurs qu’elle reçut durant sa vie et souligne la profondeur de sa pensée spirituelle et la fécondité présente et à venir de son œuvre.
Ce livre est certainement le document le plus complet écrit à ce jour sur la vie de Marthe Robin et les fruits qui en sont issus. Très approfondi tant sur le plan des faits que de la spiritualité, il décrit en détail l’évolution de Marthe : dégradation physique de plus en plus intense et souffrances constantes, maturation spirituelle parallèle, union de plus en plus étroite avec le Christ allant jusqu’à vivre dans sa chair une Passion hebdomadaire depuis le jeudi soir, entrée en agonie, puis le vendredi avec un sommet de souffrance à 15H, enfin un retour progressif à la «normale» qui, à la fin de sa vie, se prolongeait jusqu’au lundi et s’accompagnait souvent d’extases mariales. C’est pendant ces Passions que Marthe, unie au Christ souffrant, priait intensément pour l’œuvre des Foyers de charité, pour des intentions particulières et, plus généralement, pour le monde. L’auteur évoque bien sûr l’inédie de Marthe, c'est-à-dire l’absence de toute alimentation solide ou liquide, hors l’Eucharistie quotidienne et ce depuis 1930 jusqu’à sa mort en 1981, tout en soulignant que cet «arbre» surnaturel et mystérieux ne doit pas occulter la « forêt » de sa vie spirituelle et l’exceptionnelle richesse de ses entretiens avec ses visiteurs.
Il présente aussi tout l’entourage de Marthe : ses premiers prêtres accompagnateurs rapidement dépassés voire effrayés par ce que vivait Marthe ; le Père Finet, son accompagnateur jusqu’à la fin de sa vie, à la fois Père spirituel et serviteur, « courroie de transmission » pour agir, fonder les Foyers de Charité et les faire vivre ; les personnes qui participèrent aux débuts modestes de l’école de Châteauneuf puis du premier foyer et celles qui furent par la suite des acteurs actifs ; ses milliers de visiteurs dont certains devinrent des amis fidèles, comme Jean Guitton (quelques exemples sont aussi donnés de grandes personnalités religieuses ou laïques dont la rencontre avec Marthe marquera durablement les choix ultérieurs). Un chapitre enfin est consacré à l’expansion importante de l’œuvre des Foyers, du vivant même de Marthe, sans cacher les difficultés de toutes natures qui furent rencontrées, y compris au sein de l’Eglise. Au-delà de la France, on assiste aussi aux premières fondations en Europe (Belgique), en Amérique (Colombie), en Afrique (Togo), en Asie (Vietnam). Il existe aujourd’hui 75 foyers dans le monde.
Le livre s'achève avec la mort de Marthe en 1981 en soulignant l’importance pour aujourd’hui, mais aussi pour demain, de la spiritualité qu’elle nous a laissée.
P.L.
Père B. PEYROUS, Vie de Marthe Robin, éd. de l’Emmanuel, Paris, 2006, 350 p., 20 euros.


 

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