Le Petit Cephalophore

dimanche, juin 10, 2007

L'ODORAT ET LE TOUCHER

L'encens et les attitudes du corps

Alexandre, séminariste à Saint-Denys :

« Je ne suis pas mélomane mais plutôt visuel, donc très sensible à la décoration de l’église. C’est une tradition ancienne que de déployer des moyens matériels pour soutenir la célébration –comme l’usage des tissus qui permet rapidement et à moindre frais, de changer la qualité de l’espace. Nous avons à Saint-Denys, avec quelques constructions textiles simples, la réminiscence de cet art. Je m’émerveille quand je vois des peintures d’autrefois qui représentent la façade de Notre-Dame, tout comme l’intérieur, transformés par des ornements. Nous ne sommes pas dans un embellissement, un effort qui serait de l’ordre de la superficialité. Ces éléments servent à soutenir la lecture et la prière. Nos célébrations sont sobres, comparée à la liturgie orientale, c’est pourquoi le moindre élément de décor se remarque beaucoup. Le mobilier s’enrichit ainsi avec les fleurs – qui sont de beaux meubles qui sentent bons. L’encens aussi est important : si on ne sollicitait pas l’odorat, une partie de ce que nous sommes ne serait pas convoquée. On ne participerait pas de tout notre être. On vit la messe avec ses sens mais aussi avec tout son corps : toutes les attitudes - debout, assis, à genoux – nous introduisent à ce qu’on vit. Du rassemblement très joyeux du chant d’entrée aux moments de silence que l’on prend pour accueillir la Parole. On balaie en fait presque tous les désirs humains : celui d’une expression manifeste qui passe par un chant fort, jusqu’au désir de solitude et de silence, en passant par des états intermédiaires, comme le chant de communion qui s’entonne d’une autre façon encore. »

Propos recueillis par Sylvie H.

Illustration de Hugo, CE2.


 

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