Le Petit Cephalophore

vendredi, novembre 16, 2007

Les JAM ont 60 ans ! C'était en 1947...

C’est le 10 mars 1946, que Renata Martini, une jeune italienne de 23 ans, arrive à Paris pour travailler dans une famille, boulevard Beaumarchais : «Je ne savais pas un mot de français. Je ne comprenais pas la messe», confie-t-elle avec son joli accent chantant. Elle va à Saint-Denys, paroisse à laquelle elle restera fidèle pendant soixante ans. Renata se souvient : « Une petite vente de charité a commencé en 1947 dans la salle Saint-Denys. Sur une table étaient disposés des livres, de la brocante, des serviettes éponge et un peu d’alimentation ». Des décennies qui suivent, elle garde de nombreuses anecdotes. Au début des années 60, le curé demande aux enfants du KT d’apporter un petit paquet avec du thon ou des sardines à vendre ; ce que fait, bien volontiers, sa fille Francine. Mais la pêche n’étant pas miraculeuse, le curé précise que chaque lot doit être déposé avec le nom et l’adresse du donateur, pour confondre les avaricieux. Dans les années 70, Renata vend des fleurs naturelles, puis de la parfumerie, de la lessive, de la laque, sans compter les billets de tombola. «L’épicerie du quartier nous remettait des produits que l’on pouvait lui rendre si on ne les avait pas écoulés», précise-t-elle. En 1975, elle s’enhardit et décide d’aller demander des lots aux commerçants : « On nous donnait beaucoup et le curé allait remercier tous les commerçants, juifs pour la plupart ». Après avoir vendu des tissus, Renata se lance dans la fabrication de châles (« dorés et argentés pour Noël »), d’écharpes, de ponchos en laine. Suivent les coussins décorés de roses. Et depuis six ans, les torchons, serviettes et bavoirs, brodés par ses soins avec amour, toute l’année durant.

Comme Renata Martini, Micheline de Dinechin évoque avec nostalgie l’atmosphère familiale et amicale d’autrefois. Tout le monde se connaissait alors : vendeurs et clients, issus du quartier. Micheline arrive, elle, au début des années 50 : «J’allais chercher de la confiserie chez un grossiste à Bobigny. On vendait des bonbons, des chocolats, de la confiture. Cela partait comme des petits pains!» Entre les stands, beaucoup moins nombreux qu’aujourd’hui, «circulaient des gamins en patins à roulettes ». Elle se souvient aussi « d’un énorme pot-au-feu que faisait Mme Martini le dimanche soir au presbytère… et après on dansait».

Simone Gilles découvre, pour sa part, les JAM en 1976 : « Un jour, le curé demande à mon mari si je pouvais tenir le comptoir des livres. Celui-ci lui répond que j’étais malade, ce à quoi le curé rétorque : « Elle sera guérie ! ». Et je le fus en effet. ». « Je vendais tous les Tintin de chez Casterman. Cela marchait très bien. Je démarchais les éditeurs qui nous offraient des livres. » Puis elle passe à la couture : « Je confectionnais des vêtements pour les petits, cela se vendait mieux qu’aujourd’hui. Maintenant, les enfants et les hommes sont habillés comme des as de pique ! » Elle évoque avec nostalgie l’époque où les petites filles portaient de jolies robes. « J’ai quinze petits enfants et treize arrière, je vois bien que la vie a changé. J’essaie moi aussi d’évoluer ». Cette année, sur son stand, on pourra aussi acheter des sacs qu’elle a confectionnés au "goût du jour".

Pendant les JAM, vous retrouverez nos trois délicieuses vieilles dames, dans la travée droite de l’église : Renata aux torchons et serviettes, Micheline aux fripes et Simone aux vêtements pour enfants et… sacs. Un grand merci à toutes les trois du fond du cœur.

Sylvie H.

Images de la nef et du maître-autel avant Vatican II, ainsi que de la chapelle Sainte-Geneviève, avec ses ex-voto.


 

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