Le Petit Cephalophore

vendredi, février 15, 2008

Jean L., sur les pas de Vincent


A Saint-Denys, tout le monde connaît sa haute et élégante silhouette auréolée de cheveux blancs, son sourire jovial, son accent fleuri témoignant de son appartenance au terroir bourguignon et son enthousiasme à faire découvrir, lors des Journées d'Amitié, les vins exquis des moines de l'abbaye de Lérins. On sait moins que le paroissien œnologue préside depuis 2002 la Société Saint-Vincent-de-Paul au niveau paroissial : une douzaine d'hommes et de femmes visitant chacun, fidèlement, une à quatre personnes dans la solitude. "Souvent, précise Jean, lorsque nous leur portons le colis de Noël, nous nous entendons dire : vous êtes ma seule visite et c'est le seul cadeau que je reçois."

Ce que l'on ignore, c'est l'histoire de Jean, qu'il s'étonne lui-même de raconter pour la première fois. « Mon premier métier, à 22 ans, c'était la réinsertion d'adultes sortant de prison et de vagabonds à la rue. Dans les années 60, le titre d'éducateur n'existait pas encore, mais moi je l'étais sur le terrain ! Après cela, toutes mes activités professionnelles m'ont paru faciles. Du gâteau ! Avant la guerre d'Algérie, à 20 ans, j'avais fait partie de la Légion de Marie : ce fut la révélation d'une vocation, m'occuper des plus pauvres. Après 28 mois d'armée, j'ai été embauché dans une société, la Dijonnaise d'Assistance par le Travail. Ceux qui m'avaient sollicité travaillaient aux côtés de l'abbé Pierre à Dijon, durant l'hiver 56, après le décès d'un enfant mort de froid. L'aide au logement s'est faite tout de suite, avec des prisonniers qui, volontairement, sortaient le dimanche et venaient donner aux sans-logis un coup de main pour construire leurs maisons. On était dans la pratique, l'action ! Il y a 50 ans que j'ai fait çà, et je n'en avais jamais parlé... Dieu t'appelle à un moment : "Occupe-toi des plus pauvres". Ensuite, j'ai travaillé dans le domaine socio-culturel, auprès de Maisons des jeunes et de la culture. A 40 ans, après des études d'œnologie, j'ai complètement basculé et créé ma propre entreprise de sept salariés, et je pense travailler encore très longtemps. De même qu'on ne peut demander à un peintre de s'arrêter de peindre, on ne peut s'arrêter de recevoir et de donner. »


Propos recueillis par Marie-Christine D.
Photo : Jean sur son stand de dégustation de vins lors des JAM


La Société de Saint-Vincent-de-Paul


Création en 1833 par Frédéric Ozanam (photo ci-dessus), né en 1813. Initialement un cercle de jeunes gens réunis en une société littéraire et historique, qui allaient écouter Lacordaire à Notre-Dame avant de s'engager sur le terrain, à la suite des Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, les seules à le faire alors, notamment dans les hôpitaux.
Actualité : mille groupes locaux de bénévoles ont visité et aidé plus de 250 000 personnes en 2006. Comme la France n'est plus dans la situation de 1833, la Société s'est ouverte à la solidarité internationale.
Partage : le maître mot des bénévoles. Partager temps, amour et action.

A lire : « Les Rêves du possible. Rénover la Société de St-Vincent-de-Paul ? » par Bruno Dardelet (15 euros. 120 av. du Gal Leclerc, 75014 Paris).
Selon Jean, «
une feuille de route pour des chrétiens déjà engagés ou qui ont envie de l'être en 2008 ».
Lien : 01 42 92 08 10 ou
contact@ssvp.fr. Infos sur http://www.ssvp.fr/


 

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