Le Petit Cephalophore

lundi, mai 10, 2010

Témoignages de foi adressés aux Nomades

Ferdinando C., artiste peintre, photographe :

Lui qui s'avoue un être complexe, labyrinthique dans son expression artistique affirme humblement : «Mon rapport avec la foi est d'une simplicité extrême.» Né en Italie dans une famille catholique où il reçoit une solide éducation religieuse, il s'en éloigne en même temps qu'il renonce à la sécurité de son emploi de professeur de dessin et d'histoire de l'art. «Mon arrivée à Paris en 1969 m'a détourné de la pratique. Mais la Foi demeure à l'intérieur. Mon éducation ne m'avait donné que de bonnes choses...» Pour Ferdinando, tout change il y a exactement vingt ans à Lourdes, grâce à des amis qui l'ont entrainé en pèlerinage. «Tu la quittes à 20 ans, tu la retrouves à 40, un long parcours à rattraper ! Je crois beaucoup à l'entourage dans la Foi. J'en parle autour de moi et je vois que, contrairement à ce que l'on suppose, les gens sont vraiment en attente de cet échange, et cela me fait très plaisir. Il faut en parler ! La foi est une grâce énorme. La grâce dans un moment difficile d'avoir la force de surmonter l'épreuve, c'est extraordinaire. Quand on a la chance de l'avoir trouvée, il faut tout faire pour la garder. Insister quand on ressent des appels. Se poser des questions, se laisser aller parfois, ressentir...C'est comme un feu, le feu d'amour, l'image de sainte Thérèse en extase.
Au hasard d'invitations, j'ai commencé à voyager, moi qui n'avais pas le tropisme des voyages. En janvier, je suis allé au Kerala, où j'ai visité des temples riches d'une spiritualité énorme. Je me suis rendu compte que j'étais sensible à leur manière d'exprimer leur spiritualité, mais cela restait pour moi un spectacle. J'ai découvert que j'avais «gagné» quand j'ai constaté que je ne m'étais pas laissé emporter par la spiritualité indienne au demeurant très forte, d'autant plus pour un artiste, puisque là-bas chaque expression artistique est une prière. Cela m'a semblé merveilleux, mais ça restait folklorique. Au cours des voyages qui m'ont le plus marqué, au Caire, à Bénarès et à Tanger, je me suis posé la question : et si j'étais né là ? Sachant qu'il y a là-bas aussi des chrétiens, j'ose espérer que là aussi, j'aurais eu l'appel...»
Propos recueillis par Marie-Christine D.



Akiko C., catéchiste :
« Pour parler de ma foi, je dois évoquer ma vie. Je suis née au Japon dans une famille libérale progressiste. Du côté de ma mère, on était plutôt shintoïste et du côté de mon père, bouddhiste. A 4 ans, mes parents m’ont inscrite dans une école maternelle catholique près de Nagasaki. Pour m’y rendre, je passais tous les jours devant une statue de la Vierge de Lourdes. A l’école, j’avais appris l’Ave Maria ; ce chant, j’ai été très émue de l’entendre de nouveau à Lourdes, après mon baptême. C’est grâce à mon mari, Bernard Citroën, que je suis devenue chrétienne. Avant notre mariage, je l’accompagnais à la messe à Paris puis à Tokyo où nous avons vécu. Quand ma fille, Laetitia a été baptisée, j’ai pensé demander moi aussi ce sacrement. Bernard m’a dit : « Le moment viendra ».  J’ai enfin été baptisée à Tokyo à la vigile pascale de 1991. De retour à Paris, j’ai cherché une paroisse où préparer ma confirmation. C’est ainsi que j’ai découvert Saint-Denys. Mgr Vingt-Trois m’a confirmée à la Pentecôte de la même année. C’est à partir de là que ma foi a commencé. Je conduisais tous les matins Laetitia à l’école puis j’allais à la messe de 9 heures. C’était mon école. Les homélies ont été pour moi une vraie catéchèse. Et puis un jour, le père de Cagny m’a demandé de devenir catéchiste à Saint-Denys pour les CE2 : je l’ai été pendant 7 ans. Je continue à présent à la mission japonaise pour les enfants et les adultes. La foi est un chemin personnel. J’ai cherché « la vérité » dans chaque moment de ma vie. Souvent, je me suis cognée devant la vérité que j‘ai trouvée, mais je suis sûre que la Vierge Marie m’a protégée et conduite jusqu’à mon baptême. Après  mon baptême, petit à petit, je me suis transformée intérieurement. Je suis bien sûr toujours face à la même réalité mais je la vois autrement. C’est la grâce du sacrement. Pour les Japonais, ce n’est pas facile de sortir de soi-même et d’aimer les autres, surtout dans cette société hyper-matérialiste, et ça conduit beaucoup de gens au désespoir. Pour moi, c’est la foi qui m’apporte l’espérance, et la charité. C’est le moment d’annoncer l’amour de Dieu. »
Propos recueillis par Sylvie H. 

Béatrice J., chanteuse lyrique
« C’est un cadeau, une grâce reçue depuis l’enfance. Le mal, la misère, les réalités les plus révoltantes de la vie ne remettent jamais en question la présence de Dieu et la confiance que j’éprouve en lui. Même quand je ne suis pas tout à fait au rendez-vous, dans les moments où j’ai plus de mal à prier et où hélas je me ferme, je sais qu’il est toujours là. Pour cette absence de doute, j’éprouve au fond de moi une gratitude immense qui m’engage à témoigner et à partager. Le cœur de ma foi reste enraciné dans la confiance qu’un enfant éprouve devant son père. Je ne peux pas imaginer un monde sans Dieu, sans résurrection ni miséricorde. C’est un mystère dont on n’a jamais fini de faire le tour. Ce n’est pas intellectuel, c’est une rencontre affective et incarnée. Bien sûr en devenant adulte, on a la responsabilité de confronter sa foi à la raison, à la Parole,  pour ne pas se fabriquer une foi personnelle, qui ne serait plus vraiment rattachée au Christ. Suivre le Christ est un combat que le péché rend presque impossible… mais cette expérience de la confiance s’est toujours renouvelée, à toutes les étapes de ma vie, y compris dans les épreuves. » 
Propos recueillis par Clothilde H.    


Quentin, collégien en classe de 4ème.
« La foi est le fait de croire en Dieu et à Jésus. Croire qu'Il est venu pour nous sauver. Maman m'a toujours parlé de Lui. Papa, lui, dit qu'il ne croit pas. Il doute que sa vie serait différente par le fait de croire.
C’est Maman qui me rappelle qu'il faut prier ou aller à la messe le dimanche. Le soir, nous prions ensemble. Parfois je pense spontanément à Jésus quand j'ai un choix à faire ou un souci à lui confier. Quand Maman s'absente, il m'arrive d'oublier la prière et la messe, mais je sais que si elle devait s'absenter plus longtemps, j'y retournerais. Pour lui faire plaisir, mais aussi parce que quelque chose me manquerait, comme les fois où je ne communie pas. Après la messe, je me sens bien. Je ne peux pas voir Jésus mais je sais qu'il est là. Je Le remercie pour tout et Lui confie tout. Mon grand frère et ma sœur ont parfois du mal à trouver le temps pour Jésus. Pour ma part, j'aimerais toujours garder ces temps pour Lui. Aujourd'hui ce n'est pas difficile : à Saint-Denys je suis comme chez moi ! » 
Propos recueillis par Katarina K.                                          


 

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