Le Petit Cephalophore

mercredi, décembre 05, 2012

Vatican II : une affaire entendue ?


Ce fut un 11 octobre, 11 ans jour pour jour avant la naissance de votre curé, s’ouvrit le Concile Vatican II, 21ème concile œcuménique de l’histoire. 2540 évêques assemblés dans la Basilique Saint-Pierre de Rome, se réunissent pendant quatre sessions de trois mois environ, chacune entre 1962 et 1965. La presse s’emballe ! Un vent de renouveau souffle… le chaud et le froid ! En effet, comme pour tous les conciles depuis le premier (tenu à Jérusalem à l’époque des Apôtres), les évêques s’y engagent avec passion. Le dernier Concile en date avait été interrompu en 1870 par la situation politique en Italie. Le Concile Vatican II est le second volet d’une vaste réflexion sur le mystère de l’Eglise.
A très gros traits, on pourrait comparer l’histoire des conciles à une catéchèse sur la messe : avec les sept premiers conciles sur les personnes de la Trinité, on entrerait dans l’intelligence du signe de croix ; puis, le millénaire suivant, on approfondirait la prière eucharistique et le rôle du prêtre dans le Sacrifice de la Messe ; enfin, avec Vatican I et II, on aborderait paisiblement le fruit de la Communion. Ce fruit de la communion n’est pas uniquement la présence du corps de Jésus, c’est une transformation spirituelle. Une transformation qui ne se limite pas à un regain d’énergie pour le communiant. Ce fruit, c’est l’Eglise elle-même, comprise dans toute sa profondeur : Corps véritable du Christ, Peuple de Dieu, Temple de l’Esprit. On est très loin d’une compréhension purement sociale et visible de l’Eglise, qui aurait été la société parfaite, modèle obligé pour tous les peuples.

Le Concile Vatican II ne vient pas répondre à un contexte polémique comme ses prédécesseurs. C’est un Concile catéchétique qui irise la gloire de la Résurrection dans tous des domaines. D’aucuns l’ont trouvé trop irénique trop ambigu ! de fait, on n’y trouve pas les habituelles formules tranchantes du genre « celui qui croit le contraire est anathème »… certains le regrettent peut-être, pas moi…

Nous fêtons cette année les 50 ans du Concile : autant dire que c’était hier. Le Concile de Trente qui voulait entre autre réformer le clergé (sic), a dû attendre plus d’un siècle pour voir surgir des évolutions prometteuses. Même à notre époque de communication instantanée, il n’est pas farfelu de nous imaginer aussi longs à convertir que nos pères.

Quelles conversions précises attendre encore de notre génération ? Quand un jour l’Ecriture deviendra notre première nourriture. Quand un jour, les fidèles auront la conscience vive de ne pas assister à la messe mais de se laisser « traverser » par elle, quand un jour la notion de liberté ne sera plus gagnée sur Dieu, mais reçue de lui, quand un jour la morale chrétienne sera moins moralisatrice sans perdre son exigence propre, quand la messe sera davantage vécue comme l’acte où se réalise notre divinisation, alors, le Concile aura été écouté et ne sera plus une affaire entendue ! Certes, le texte du Concile est d’un genre spécial. A nous de trouver la manière la plus adéquate pour qu’ici, il ne reste pas lettre morte.
Père Roger Tardy


 

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