Nourrir sa foi en marchant : Saint-Denys sur les traces de Thérèse d'Avila
En ce 22 avril à l’aube,
vingt-six paroissiens, âgés de 14 à 90 ans, quittaient leur Marais à la suite
de leurs guides inspirés, le père Nicolas Delafon et notre curé, le père Roger Tardy, pour partir en
pèlerinage vers la Castille. Deux heures de vol plus tard, le dépaysement est total : tandis que les
hauts gratte-ciels madrilènes découpent encore l’horizon, le groupe,
confortablement installé dans un magnifique autocar blanc ultra-moderne, voit
défiler un paysage de collines quadrillées de murets en pierres sèches qui n’a
pas dû beaucoup changer depuis le temps où Thérèse d’Avila et Jean de la Croix
les sillonnaient en tous sens. L’arrivée sur Avila est un pur éblouissement :
depuis notre hôtel-belvédère, la ville médiévale, patrimoine mondial de l’humanité,
s’offre aux regards tel un joyau serti de ses quatre-vingt-huit tours
crénelées. Pour mettre nos pas dans ceux de la grande Thérèse, nous commençons
la visite par le monastère de l’Incarnation,
où elle passa les vingt-sept premières années de sa vie monastique,
avant de fonder avec quatre religieuses orphelines son premier Carmel réformé,
Saint-Joseph. C’est là qu’est célébrée la première messe du pèlerinage. Le
lendemain matin, sous un soleil radieux, nous découvrons les hauts lieux de la
vie de Thérèse, de sa maison natale, devenue couvent et musée, à la cathédrale,
la basilique romane et au monastère royal de Saint-Thomas et ses trois
cloîtres, l’immense tombeau construit par les rois catholiques, Ferdinand et
Isabel, en hommage à leur fils unique mort à 20 ans…
Après le beau temps, la pluie
s’abat en trombes sur Fontiveros, village natal de Jean, où nous découvrons les
fonds baptismaux sur lequel il fut porté dans son église paroissiale de
Saint-Cyprien. Le ciel se fait plus serein pour notre arrivée à Alba de Tormes.
Très émouvante, la messe en ce couvent où Thérèse repose, est suivie de la
découverte du musée, sous la houlette d’un moine espagnol au français
impeccable… et volubile. Humilité, intimité… Le contraste n’en fut que plus
puissant lors de l’arrivée sur Salamanque, éblouissante ville universitaire
dont la richesse suffit à résumer le Siècle d’Or espagnol… et la rivalité
féconde entre Jésuites et Dominicains.
Grandeur encore à Ségovie, terme
de notre voyage, entre l’imposant aqueduc romain, la non moins impressionnante
cathédrale, aux dimensions gigantesques, et blotti dans la verdure, le
monastère des Carmes déchaux, tombeau de Saint Jean de la Croix.
Nous nous souviendrons longtemps
de la beauté de ces pierres qui parlent, de ces statues croulant sous la soie
et l’or à l’effigie de saints qui leur vie durant ne portèrent que la bure...
De l’effervescence de l’architecture, de la quête effrénée de la connaissance,
de l’humanité tellement profonde et tellement incarnée de ces Docteurs de
l’Eglise… Nous nous souviendrons des chants joyeux, des silences recueillis, de
l’apprentissage de l’oraison… Et aussi des éclats de rire fusant dans le car,
des plats de terroir, des charcuteries délicieuses et des pâtisseries
confectionnées par les sœurs… Et des photographes passionnés, dont l’auteur de
ces lignes, brebis souvent égarées à cause de leur hobby mais ayant toujours
retrouvé, grâce à Son aide, les voies du Seigneur !
Marie-Christine D.
Olivier, pèlerin fidèle de Fatima
Le 13 mai 1917 à Fatima, au Portugal, la Vierge apparaît pour la première fois à trois jeunes paysans, deux filles et un garçon. Depuis, Fatima est devenu l’un des lieux de pèlerinages mariaux les plus fréquentés au monde, avec Guadalupe (au Mexique) et Lourdes en France.
Chaque année, 5 millions de pèlerins s’y rendent. Malgré les 1 500 kilomètres qui séparent Saint-Denys du sanctuaire, Olivier M. est de ceux-là. Les vacances au Portugal, pays de ses origines, sont autant l’occasion que le prétexte du pèlerinage annuel à Fatima. Ni vraiment organisé, ni vraiment improvisé… Le plus souvent, ce sont des Français qui, à l’occasion d’un congé au Portugal, passent quelques jours chez Olivier… De là s’improvise un départ pour Fatima, parfois à cinq ou six, parfois à une vingtaine. Un mix de copains de France (quartier, loisirs ou boulot), de copains du Portugal, de famille. Les enfants, à partir de 10-12 ans, ne sont pas exclus… La troupe part vers 5 heures du matin, pour éviter trop de soleil. Au cours des 6 heures de marche pour faire les 30 kilomètres qui séparent le village du sanctuaire, les temps de rigolade alternent avec les temps de discussion. On parle de tout, du futile au profond : « En 6 heures, on a le temps. » Et il y a aussi les temps de silence, de prière… Ceux où la présence de Dieu se fait évidente. « On le sent proche, Il vient et c’est spirituellement fort. » Certaines années, l’occasion de réunir un groupe ne se présente pas, alors Olivier accomplit seul sa visite annuelle à Notre Dame, si importante pour lui. Il porte ces œillets blancs, symbole de liberté et de paix, que l’on retrouvera lors de la procession du mois de mai sur les trottoirs de notre quartier.
Propos recueillis par Stéphane L.
Propos recueillis par Stéphane L.
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