Nourrir sa foi en se retirant un peu du monde
La retraite ignacienne
La retraite fondamentale des Foyers de Charité
« Les exercices de saint Ignace, c'est comme un chemin d'Emmaüs »
« Au début de la retraite, raconte Marie-Christine, je réfléchissais rationnellement, j'essayais de structurer ma pensée. Je pensais être là pour discerner entre plusieurs voies qui s'offraient à moi à ce moment-là de ma vie. Et puis… « quelqu'un d'autre » a pris le relais. Je me suis rendue compte qu'il ne s'agissait pas de choisir entre des objectifs d'avenir cohérents, dans lesquels, finalement, on s'enferme, mais d'apprendre à se mettre sous l'aile de Dieu. En réalité, ce que Dieu avait prévu pour mon avenir était encore tout à fait autre chose que ces options de vie que j'avais envisagées. J'ai souvent repensé à cette retraite par la suite… Il ne s'agissait pas de discuter quelque chose d'habituel, une option plutôt qu'une autre – faire cela empêche de se laisser toucher. En réalité, c'est un chemin pour accéder à l'immortalité que l'on vient chercher dans cette retraite. Ce ne sont pas nos chemins que nous devons proposer.
Le contenu même de la retraite ignacienne va dans ce sens. Le manuel des exercices est déconcertant, et on le lit petit à petit, ce qui empêche de maîtriser le processus. Devant l'accompagnateur, on se montre sous un jour qui n'est pas forcément avantageux... On apprend à ne pas tricher avec soi-même. A force de parler avec lui, la confession devient plus naturelle, on se laisse réellement réconcilier au Christ, on apprend à se laisser pardonner, tel qu'on est. On est souvent surpris de ses propres réactions, de ce qu'on ressent : parfois on se sent triste sans raison, parfois on se sent consolé. C'est un chemin d'abandon au Christ. »
Propos recueillis par Laetitia C.
La retraite fondamentale des Foyers de Charité
La caractéristique des Foyers de Charité,
fondés par Marthe Robin et le père Finet, c’est la retraite fondamentale.
Pendant six jours, dans le silence, hommes et femmes, de tout âge, de toute
condition, baptisés ou non, pratiquants ou non, viennent se mettre à l’écoute
de Dieu. Avec trois ou quatre conférences par jour, ces retraites
sont plus qu’un temps de formation. Elles sont une occasion de « redécouvrir les contenus de la foi
professée, célébrée, vécue et priée »
comme le dit Benoît XVI dans Porta
fidei (n° 9).
La foi professée : c’est en effet l’ensemble du Mystère chrétien qui est dispensé par le prédicateur dans ses éléments essentiels. C’est une grâce et une nécessité que d’entendre présenté l’intégralité du mystère de la foi pour acquérir une « colonne vertébrale » chrétienne.
La foi célébrée : la Parole reçue en son contenu
trouve son accomplissement et sa source dans la Parole célébrée. Chaque jour,
l’eucharistie partagée par tous, retraitants et membres du Foyer, donne de
rencontrer le Christ vivant. Foi célébrée aussi dans le sacrement de
réconciliation, rencontre du Père miséricordieux qui prend dans ses bras chacun
de ses enfants.
La foi vécue : les enseignements dans une retraite
ne donneraient certainement pas tant de fruits s’ils n’étaient portés par la
vie de famille partagée au quotidien par les membres du Foyer. Si c’est le
prêtre qui prêche, c’est toute la communauté qui porte et offre retraitants et
prédicateur, par son travail, sa prière, sa vie de charité. Cette foi en acte,
vécue par les membres du Foyer engendre ou fortifie celle des retraitants et du
prédicateur.
La foi priée : les journées en Foyer de Charité
sont aussi rythmées par la prière, celle des Laudes, le matin et celle du
chapelet l’après-midi. Qui plus et mieux que Marie a contemplé le Seigneur
Jésus, méditant et gardant en son cœur tout ce qu’il disait et faisait. Marie
est celle qui aide à comprendre la Parole pour la mettre en pratique afin d’en
goûter toute la bonté.
Ce
cheminement conduit au point d’orgue de la retraite : la consécration à Jésus
par Marie selon saint Louis-Marie Grignon de Montfort. La foi reçue en son
contenu (les enseignements), en sa célébration (les sacrements), en son
témoignage (la charité), en son expression (la prière), pousse à redécouvrir la
grâce de son baptême pour y répondre en enfant bien aimé du Père.
Père Patrick Sempère
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