L'édito du père Tardy, mars 2017
Certaines prières sont-elles plus efficaces
que d’autres ? De quoi dépend l’efficacité de la prière ? Autant de
questions qui se posent au croyant de toute religion et qui relève d’une sorte
de donnant-donnant : « je prie, Dieu m’exauce… ou pas ».
Ceux qui se sentent exaucés persévèrent, les
autres abandonnent. En va-t-il de même chez les chrétiens ?
« Vous allez recevoir une force quand
le Saint-Esprit viendra sur vous. » (Ac
1,8)
1/ La réception de cette force n’est pas le
résultat de notre prière mais de celle du Christ.
2/ Plus encore, ce n’est pas nous seuls qui
agissons mais le Christ avec nous :
« Celui qui croit en moi, nous dit-il, fera les œuvres que je fais.
Il en fera même de plus grandes, parce que je pars vers le Père, et tout ce que
vous demanderez en mon
nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Quand vous
me demanderez quelque chose en mon nom, moi, je le ferai. » (Jn 14,12-14) .
On attribue souvent à saint Ignace cette
maxime « Prie comme si tout dépendait de Dieu,
agis comme si tout dépendait de toi... ». En fait, elle
n’est pas de lui et elle n’est pas totalement juste. Saint Ignace, en bon
chrétien, n’agit pas « comme si » Dieu …
mais en Jésus. Là est la spécificité chrétienne.
La force de la prière vient en effet de notre
union au Christ qui seul est « fort » et qui lui seul est le sujet
véritable des actions qui comptent. Si l’on prend l’exemple d’un service
rendu : même les païens se rendent mutuellement des services. Ils aident
un ami qui le leur rendra. En revanche, si nous sommes deux frères unis au
Christ, que j’aide ou que je sois aidé par lui, au fond, cela est indifférent,
car c’est surtout Dieu qui agit en nous, pour le bénéfice de tous. En
effet, à travers nos gestes banals, se construit une action qui nous dépasse, dont le Fils
est le vrai sujet, et la joie du Père l’unique motif. La prière tire sa force
de la vie.
Notre cœur priera sans repos tant qu’il ne
sera reçu en Dieu.
0 Comments:
Enregistrer un commentaire
<< Home